Le choix du président Macky Sall par ses pairs de la CEDEAO pour diriger l'institution continentale en 2022- 2023 est plein de sens. En réalité, les chefs d'Etat de la sous-région ouest-africaine répondent à un équilibre rotatif afin que chaque président puisse diriger l'Union Africaine.
C'est un succès diplomatique pour le Sénégal qui, après la présidence congolaise de Félix Tshisekedi de cette année, répondra avec la Commission de l'Union Africaine, aux défis du continent.
A titre personnel pour le président Sall, ce serait une exceptionnelle occasion de travailler sur les défis économiques, politiques, sanitaires, écologiques, sécuritaires et stratégiques du continent.
Le contexte sanitaire actuel est une source importante de déséquilibres économiques pour le continent. Nous sommes convaincus que les prochaines années devraient être consacrées à la recherche médicale et scientifique, à son financement, et à son harmonisation pour faire face au péril du covid. Le continent, dans cette géopolitique du vaccin , est davantage un spectateur et tributaire de la dépendance des autres puissances, qu'un acteur stratégique.
Sur le plan économique et commercial, il faut travailler à faire de la ZLECAF un propulseur de croissance et de stabilité économique pour le continent face aux concurrences internationales.
Sur le plan sécuritaire et politique, il y a tant à engager en termes de respect des constitutions et d'élections paisibles et justes.
Le continent africain est également cisaillé par l'insécurité, la montée en puissance du terrorisme, les instabilités politiques, la lutte contre la corruption, la perpétuation des autocraties. Un mandat ne suffira pas pour répondre à ces préoccupations, mais il faudra bien commencer et le président Sall peut inaugurer un cycle d'actions fortes.
En définitive, l'Union Africaine devra être davantage autonome vis-à-vis de son fonctionnement administratif et son financement. Le budget de la commission par exemple est de près de 800 millions de dollars par an dont plus de 80% émane de la communauté internationale, l'Union Européenne, la Chine, la France, les États-Unis. Cela doit cesser, c'est une question de souveraineté car " qui donne, commande " dit l'adage populaire.
Cela devra s'imposer, et en tant qu'analyste géopolitique disposé à des relations internationales équitables, je plaide pour que l'Union Africaine puisse disposer d'un siège permanent au Conseil de Sécurité de l'ONU.
La rédaction du cabinet et RH