Au lendemain de la « Super Tuesday » aux États-Unis, cette grande kermesse électorale qui précède les élections présidentielles de novembre 2016, Hillary Clinton et Donald Trump viennent de remporter cette étape cruciale à la course au plus grand nombre de délégués. Un pas de plus pour la grande compétition de novembre prochain !
Démocrates pour l’ex-Secrétaire d’État et Républicains pour le milliardaire fantasque, ces délégués permettent d’avoir une avancée notable et dessinent dans chaque camp, celui qui partira à la conquête de la Maison-Blanche.
Il me plaît, au-delà de cette spécificité américaine (une de plus, mais pas la plus atypique !) de me pencher avec vous sur le personnage qui hystérise la campagne aux États-Unis : Donald Trump. Le candidat aux primaires républicaines a tout pour dérouter : mégalomaniaque, collectionneur des pires obsessions identitaires, populiste, provocateur…. Même les Républicains ne l’ont pas vu venir. Le milliardaire qui a fait fortune dans l’immobilier et qui a animé des émissions de télé-réalité irrite les médias, l’opinion publique, et naturellement les Démocrates qui avaient misé sur un match Clinton-Bush. C’était avant que Jeb Bush, frère de l’autre, ne jette l’éponge, dépassé par l’Ouragan Trump qui n’a eu de cesse de le caricaturer et de l’humilier pendant les débats contradictoires.
S’accommodant de militants extrêmes, fanatiques plutôt, regrettant la fin et l’abolition de l’esclavage des Noirs, accueillant par opportunisme un haut-cadre du KKK dans son dispositif de campagne, Donald Trump n’hésite pas à jouer du personnage caricatural qu’il s’est façonné.
Insultes répétées envers les Mexicains et les Musulmans, pro-armes à feu, il n’est pas économe de ses outrances qui visiblement le font monter encore et encore. Plus son discours est insupportable, plus il rafle les suffrages républicain .Son scandaleux écart après le 13 novembre tragique que la France a vécu : « si les gens avaient été armés, ils auraient pu se défendre », est la marque de fabrique de celui qui court à grandes enjambées vers la Maison-Blanche, osant tout et ne concédant rien à la décence et à la mesure.
Mais s’il est à ce niveau d’adhésion et de popularité, il y a bien une raison ou plusieurs : le désert des offres politiques, la radicalisation des opinions publiques, les incertitudes sociales et économiques, le contexte géopolitique fragmenté par des crises d’ampleur inégalée comme en Syrie, Irak et Libye…Mais également ce sentiment à l’infini qui caractérise l’Américain moyen : la quête incessante du Messie qui viendra rendre à ce sous-continent sa grandeur perdue ! Donald Trump ne s’y est pas trompé ; son slogan « Make America Great Again » est tout un programme !
Trump à la Maison-Blanche, quelle conséquence pour l’état du monde et des relations internationales ?
D’ici là, il y a du chemin et la probable candidate des Démocrates, Hillary Clinton aura fort à faire face à un adversaire sans limites et prêt à toutes les excentricités pour rendre l’Amérique plus grande et conquérante ou inévitablement rabougrie et désespérante. C’est selon…
Ce post est une chronique internationale intitulée "Globe-Trottissimo" rédigée pour Radio New Vo :
http://newvoradio.fr/premiere-chronique-de-regis-hounkpe-jusquou-va-sarreter-louragan-trump/