Etudiante en Master 2 Histoire, parcours Défense et Sécurité à l’Université de Paul Valéry à Montpellier, Inès se spécialise en géopolitique des armées et de l'environnement militaire, et vise une parfaite connaissance du renseignement militaire afin d'éclairer la décision publique et politique. Elle est analyste géopolitique junior du cabinet.
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré en février 2020, qu’elle encourageait en Afrique la recherche sur les médecines naturelles face au Covid-19 et d’autres épidémies [1]. En ce sens, nous pouvons prendre l’exemple du sud et le sud-ouest de Madagascar, où être malade, c’est être touché par les malheurs de l’existence. Dès lors, cela implique qu’on ne traite pas, que les maux physiques, mais aussi les maux de l’esprit qui peuvent influer sur nos douleurs du quotidien. On entre alors dans une recherche d’efficacité thérapeutique où aucune figure de guérisseur n’en exclut une autre a priori. Dans un contexte où la société malgache voit s’étendre aujourd’hui pratiquement dans tout le pays des tensions morales et sociales qui se cristallisent dans la figure des devins-guérisseurs, la question de médecine plurielle refait surface [2].
Aujourd’hui autant qu’hier, la santé et la question de la médecine traditionnelle suscitent des interrogations. Comme dans de nombreuses sociétés, les Malgaches distinguent des maladies dites « naturelles» [3] et des maladies dites « surnaturelles » [4]. Toutefois, notre relation avec la médecine traditionnelle africaine remonte à la construction des savoirs médicaux au XIXème siècle. Madagascar est ainsi un lieu de choix car l’île a reçu plusieurs vagues de migrations. Ces différentes influences ont construit le paysage de la médecine traditionnelle. Elle est née des échanges que les colonies africaines ont avec les mondes extra-européens et est liée au contexte des explorations scientifiques, des entreprises d’expansion maritime et coloniale associées à la recherche de ressources commercialisables et à l’évangélisation des populations lointaines [5].
Les Européens, dans leur volonté de connaître de nouvelles ressources, se sont heurtés à différents types d'obstacles – dont certains sont progressivement levés – sur le plan matériel et technique, alors que se dressent des obstacles culturels, religieux et politiques qui rendent difficile l'accès aux savoirs locaux. Cependant, ils ont pu observer certaines maladies et obtenir des informations sur des remèdes issus principalement de savoirs populaires. C'est ainsi qu'au XIX° siècle se développent des traités de « matière médicale » africaine [1].
Aujourd’hui, le service de la médecine et de la pharmacopée traditionnelle a élaboré, à partir des éléments de l'OMS, une définition de la médecine traditionnelle malgache [2]. Ainsi, elle se traduit comme étant une médecine globale prenant en compte l'individu et sa pathologie, ainsi que son milieu socio-culturel et son environnement.
Dès lors, au sein de cet article, nous nous interrogerons sur l’histoire de la médecine traditionnelle qui se confronte à la médecine occidentale. Ainsi peut-on parler de médecine plurielle?
I- Savoirs et croyances africaines
L’histoire de la médecine traditionnelle se confond avec notre histoire coloniale. Autrefois, les colonies africaines et asiatiques partageaient la même réputation d’insalubrité de manière très générale. L’idée communément admise est que le climat colonial a un effet qui affaiblit les organismes. Si l’Europe a attendu le XIXème siècle pour conquérir le continent Africain, c’est parce que ce lieu était protégé par deux maladies, véhiculées par les moustiques : la fièvre jaune et le paludisme, dans sa version la plus mortelle. Mais, par un mauvais tour de l’Histoire, ces deux pathologies ne sont pas restées là où elles étaient, elles ont fini par pénétrer ce territoire [3] tant convoité par les Européens [4].
La médecine que l’on pratiquait dans les tropiques ne peut être perçue comme un transfert unilatéral des laboratoires métropolitains aux territoires conquis qui, en termes de savoirs médicaux, étaient tout sauf des terrae nullis. En ce sens, les écrits des médecins de la Marine et des Colonies s’attachent à montrer que les Français se sont forgés des savoirs « indigènes » dans les colonies, en matière de médecine. Les échanges n’eurent pas lieu uniquement entre acteurs et institutions de différents pays européens.
Dotés de ressources infra-structurelles, pharmaceutiques et humaines limitées, les officiers de santé étaient souvent obligés de faire face à des maladies qu’ils ne connaissaient pas et dont l’étiologie représentait souvent une question irrésolue. Malgré l’adhésion de la plupart aux discours sur la supériorité « blanche » et leur participation active, pour nombre d’entre eux, à l’élaboration du racisme scientifique [1], l’appropriation (généralement fragmentaire, mais néanmoins significative) de savoirs « indigènes », joua un rôle important dans la construction de la médecine coloniale [2]. Ces échanges de savoirs eurent lieu dans le cadre de rapports de pouvoir caractérisés par des asymétries. Dès lors, le rôle des non-Européens dans cette co-construction de savoir, ainsi que le fait que les savoirs supposés « locaux » étaient souvent le résultat d’échanges inter-régionaux complexes, furent largement rendus invisibles dans les écrits scientifiques européens. De ce fait, les actrices et les acteurs « indigènes » apparaissent comme des porteurs d’un savoir « communautaire » que seul le scientifique européen pouvait élever à la dignité de « science universelle » [3].
Or à la fin du XIXème siècle, il est montré que ces représentations ont été formées dans un contexte où les Occidentaux n'ont pas été en contact avec l'élite savante africaine, mais seulement avec la pharmacopée populaire.
En revanche ce qui n’est peut-être pas connu c’est que cette tendance à la hiérarchisation raciale des savoirs est aussi appliquée à l'historiographie coloniale. Celle-ci a été de dévaloriser les cultures africaines, y compris dans le domaine des savoirs médicaux : les tradi-médecins [4] ont été perçus comme des « charlatans », des obstacles à la pénétration de la médecine scientifique dans les populations. Leurs compétences n'ont pas été reconnues et leur rôle social a surtout intéressé les ethnologues.
Dès lors, la question est de savoir à quel type d'information les Européens ont-ils eu accès ?
Tout porte à croire qu'il s'agit de la pharmacopée populaire la plus simple, et non pas des traitements plus élaborés pratiqués par les tradi-médecins. Les arguments sont de deux sortes : ceux qui tiennent à coloniale française, aux modalités de contact de la colonie avec les Africains, et ceux qui tiennent aux informations sur les thérapies africaines, et la comparaison qu'on peut en faire avec les travaux récents sur ce sujet [1].
Néanmoins, il apparaît que les officiers de santé français n'ont pas rencontré les tradi-médecins africains avant la phase d'expansion coloniale de la fin du XIXème siècle. Les raisons de cette « non rencontre » ont varié dans le temps en fonction de l'évolution de la médecine occidentale, des objectifs des médecins, puis de l'évolution du contexte dans lequel se sont trouvés les Européens dans ces contrées peu colonisées. D'abord préoccupés de botanique générale, les médecins n'ont pas publié sur les ressources thérapeutiques des plantes exotiques. De plus, ce n'était pas une priorité économique [2]. La recherche des plantes médicinales aurait-elle, à ce moment, eu quelque chose de régressif ? La chimie avait déjà fait passer le médicament «de la recette à la formule», de l'usage des simples à la préparation de laboratoire. Avec le pasteurisme, l'Occident allait pouvoir regarder le médecin africain avec condescendance. À l'aube de la conquête coloniale, qu'avait-il encore besoin d'une médecine qui ressemblait trop à celle des siècles obscurs ? Pourtant, la pharmacopée populaire a révélé des essences que les savants ont pu tester ; dans certains cas, ces plantes ont rejoint l'arsenal des substances utilisées en pharmacie pour leurs propriétés chimiques particulières (plantes amères, émollientes [3], émétiques [4] etc.). En conséquence, la science occidentale n'a pas puisé seulement dans la matière première, mais dans les savoirs africains qui pourraient faire l'objet d'une étude [5].
Il est également intéressant de mentionner que les observateurs européens désireux de pénétrer les savoirs médicaux rencontrés localement se sont incontestablement heurtés au secret qui les entourait. Nombre de sources associent l’exercice de la médecine en Afrique aux pratiques religieuses. Cependant, rares sont les auteurs à apporter des éléments concrets dans ce domaine, tant la compréhension des rites et des cultes africains s’est trouvée entravée par la différence de sensibilité religieuse et le caractère initiatique des savoirs et des pratiques [6]. Il y a également le fait que les rites et les coutumes sont propres parfois à une ethnie et étant donné qu’un pays en est composé d’une multitude, cela complique encore plus les choses. Toutefois, ce n’est véritablement que vers la fin du XVIIIème siècle que l’on essaye de faire rationaliser les savoirs médicinaux en les séparant des croyances magico-religieuses. Ceci n’est pas sans rappeler qu’en Europe la médecine scientifique s’est élaborée, tant sur la connaissance des anciens et les savoirs locaux que sur le rejet et la péjoration des pratiques populaires, telles qu’elles existaient chez les guérisseurs et rebouteux des campagnes.
II- Concurrence entre les « médecines »
Le pluriel du titre n’est pas anodin. La médecine au singulier avoue un modèle universel, celui d’une médecine savante, façonnée par les savoirs, héritière d’une vieille tradition gréco-latine et médiévale avec une série de révolution savante au XVII et XVIIIème siècle. Le XIXème voit la pratique médicale comme le privilège d’une élite savante détentrice de diplômes d’Etat. Pourtant en situation coloniale le pluriel est de mise. Pourtant, jusqu’au XVIIIème vers 1830 pour certains auteurs, les médecines en Europe et dans le reste du monde ont bien plus de choses en commun que l’on ne l’imagine.
D’ailleurs les « médecines » européennes et non-européennes ont été très longtemps unies par des traits communs : la théorie des humeurs, le principe de l’analogie (pour signer la jaunisse on met un ruban jaune), le poids de la routine, de la tradition, une pharmacopée dominée par le végétal que l’on appelle aussi « simple » (la fleur d’arnica pour soigner les petits traumatismes, l’écorce de quinquina pour le paludisme) et le minéral. Il était de mise que la bonne santé était une question d’équilibre entre les humeurs et les organes. Dans toutes ces médecines, les parfums, les fards, les poudres tiennent une grande place. A Madagascar, les Furakèla (sorte de guérisseur) emploient des simples que l’on peut assimiler à de l’herboristerie.
La médecine traditionnelle [1] à Madagascar peut donc être décrite comme un composé de connaissances et de pratiques « magiques » ou « magico-religieuses », ainsi que d’une partie phytothérapeutique [2]. Les soins regroupés sous l’appellation « médecine traditionnelle » rassemblent un certain nombre de pratiques diverses et variées.
Néanmoins, il est essentiel de dire que la pratique de la médecine traditionnelle est indissociable de la nature environnante, à partir de laquelle elle tire ses remèdes et son efficacité. Le président actuel de l’ANTM [1] évoque le besoin, aujourd’hui, de redonner sa place aux soins traditionnels malgaches (fitsaboana nentim-paharazana malagasy), littéralement : « soins selon le mode des ancêtres malgaches » ou « reçu du temps des ancêtres » malgaches[2]. Pour lui, les soins traditionnels font partie du patrimoine et de la culture malgache qu’il faut respecter et protéger. Afin d’illustrer l’importance et la valeur de ces savoirs, il avance également le fait qu’ils ont été un jour interdits (au moment de la colonisation notamment) et que des lois ont auparavant empêché les praticiens d’exercer. De plus, aujourd’hui comme à l’époque de l’expédition coloniale, les tradi-praticiens sont considérés comme des « antennes pour exécuter les soins en santé publique » au même titre que les agents communautaires, présents dans chaque village. D’après un médecin responsable des formations de tradi-praticien : ceux-ci « sont encore bien vus dans leur communauté, ce sont eux qui sont là-bas, pas nous [...] Ils vivent à côté des gens. » Ils ont alors plus de poids que les médecins, qui eux, arrivent souvent après une mutation et sont originaires d’une autre région, quand il s’agit de faire passer des messages à leur communauté. Comme l’avait remarqué un autre médecin de la même localité : « les gens acceptent ces guérisseurs. Ils disent que moi, je ne suis que de passage mais que les guérisseurs, eux, resteront. Ils en auront toujours besoin ».
Aujourd’hui il est important de mentionner que les médecines traditionnelles sont reconnues officiellement [3]. Cette reconnaissance peut influencer la pratique de la médecine et le recours que les utilisateurs en auront. Leur « pouvoir de persuasion » devient une arme de sensibilisation non négligeable
III- Coronavirus et médecines naturelles:
Depuis les recommandations de l’OMS formulées dans la déclaration d’Alma-Ata de 1978, de nombreux pays en Afrique ont mis en place des dynamiques de reconnaissance de la médecine traditionnelle et de ses praticiens. À Madagascar, suivant ces recommandations internationales, le gouvernement a engagé des réformes, depuis une quinzaine d’années, visant à réglementer les pratiques de soins non conventionnelles bien présentes et largement utilisées par les individus dans le pays. Accompagnant les programmes d’encadrement des tradipraticiens, le projet de valorisation de la médecine traditionnelle se manifeste essentiellement par la valorisation des plantes médicinales, qui sont les principaux éléments de la médecine traditionnelle évaluables par la biomédecine. C’est dans cette dynamique qu’entrent un certain nombre de programmes de développement nationaux et internationaux visant aussi bien le domaine sanitaire qu’environnemental, par la recherche pharmacologique [5].
Ainsi, l’apparition de la Covid-19 mais aussi la persistance et la globalisation de l’épidémie, a relancé le débat sur la valorisation des médecines traditionnelles. En effet, Madagascar a livré dans plusieurs pays africains des lots de « Covid-Organics », un breuvage à base d’artemisia, une plante à l’effet thérapeutique reconnu contre le paludisme, présenté par son président Andry Rajoelina comme « efficace contre le Covid-19 » [6]. D’ailleurs, au début de la pandémie, beaucoup de médias et de médecins ont parlé de l’utilisation de la fameuse quinine comme traitement à la Covid-19. Pour rappel, la quinine est une plante qui a beaucoup été utilisée à l’époque de la conquête française à Madagascar contre le paludisme. Dès lors, un élément apparaît comme une évidence: la médecine européenne n’est pas si novatrice qu’on le pense et il semble opportun de dire que la médecine traditionnelle africaine, n’est jamais très loin.
Très récemment, la section Afrique de l’OMS vient d’annoncer la mise en place d’un protocole pour les essais de phytothérapie pour lutter contre le Covid-19. "Tout comme dans d'autres domaines de la médecine, une science solide est la seule base pour des thérapies de médecine traditionnelle sûres et efficaces", a déclaré le docteur Prosper Tumusiime, directeur du département Couverture sanitaire universelle et parcours de vie au Bureau régional de l'OMS pour l’Afrique. Si un produit de médecine traditionnelle s'avère sûr, efficace et de qualité assurée, l'OMS recommandera une fabrication locale à grande échelle et rapide, a expliqué le Dr Tumusiime. L’utilisation de l’artémisia a relancé le débat sur la médecine traditionnelle, en particulier africaine. Au mois de mai dernier, l'Organisation mondiale de la santé se montrait pour le moins très réservée quant à l’efficacité du breuvage. "Des plantes médicinales telles que l'artemisia annua sont considérées comme des traitements possibles (contre le Covid-19), mais des essais devraient être réalisés pour évaluer leur efficacité et déterminer leurs effets indésirables", expliquait le bureau Afrique de l’OMS. Cette fois, un protocole précis permettra de juger de l'efficacité de telle ou telle plante.
Un comité de 25 experts est chargé de soutenir les pays qui travaillent sur des thérapies contre le virus basées sur la médecine traditionnelle [7]. « Nos gouvernements (africains) se sont engagés en 2000 à traiter les remèdes traditionnels comme les autres médicaments en les soumettant à des essais », avait alors déclaré en mai la responsable régionale de l’OMS, le Dr Matshidiso Moeti. « Je recommande que ces résolutions (…) soient suivies », a-t-elle ajouté. « Nous vivons des temps difficiles, je peux comprendre la nécessité de trouver des solutions mais j’encourage le respect des processus scientifiques sur lesquels nos gouvernements se sont engagés » [8].
Conclusion:
Pour conclure, tout comme au XVIIIème siècle où les maladies qui frappent l’Europe se retrouvent en Afrique, une épidémie qui était d’abord localisée en Chine, se retrouve à contaminer tout un monde. Dès lors, la question de la mondialisation comme amplificateur de transferts de maladies, refait surface. Il est néanmoins nécessaire de rappeler que ces épidémies, comme le paludisme a une époque, ne sont pas le seul fait du sol africain ou du sol chinois. Cela montre juste, qu’à un moment donné dans nos sociétés, il y a une faiblesse plus importante qu’à d’autres époques. Les épidémies quant à elles, mettent en lumière des circulations et des échanges qui prouvent que ces réseaux pathogènes [9], ne se cantonnent pas à chaque pays, mais englobent tout une région, voire tout un monde. Si les médecins d’autrefois ainsi que leurs contemporains d’aujourd’hui connaissaient bien les symptômes des maladies infectieuses, ils n’en maîtrisent ni les causes, ni les traitements et les considèrent comme un mal inévitable et difficile à contrôler. D’ailleurs, on le voit bien depuis le rebond du virus, parfois la saison joue en défaveur, parfois se sont des comportements de populations… Bref, on est soumis à une certaine fatalité à la hauteur de leur impuissance face à ces fléaux… La seule différence entre hier et aujourd’hui c’est que nous sommes dans des sociétés où l’hygiène est ultra-présente.
Peut-être que d’ici quelques mois, nous verrons apparaître sur nos marchés pharmaceutiques, un traitement 100% médecine traditionnelle, ce qui pourrait être une véritable révolution, à la fois pour les médecins qui la pratiquent, mais aussi pour le rayonnement international que cela pourrait procurer à Madagascar.
Dès lors, un monde composé véritablement de plusieurs médecines reconnues internationalement, serait le nôtre, pour le bonheur des 7 milliards de potentiels patients.
Cette réflexion est produite par Inès Ramozzi, analyste géopolitique junior du cabinet InterGlobe Conseils. Les idées émises lui appartiennent pour toute citation et reproduction partielle ou intégrale de sa réflexion.
[1] Cet article est inspiré par les recherches que j’ai pu faire lors de la rédaction de mon mémoire de recherche « Médecine et Médecins français lors de la campagne de Madagascar de 1894 à 1896: vision et analyse », sous la direction de Patrick Louvier, Université de Montpellier, 2020.
[1] CF article dans Jeune Afrique: https://www.jeuneafrique.com/1047108/societe/coronavirus-loms-encourage-la-recherche-africaine-sur-les-medecines-naturelles/
Consulte le 23/03/2021
[1] LEFEVRE Gabriel, « Médecine traditionnelle à Madagascar: Les mots-plantes », Paris, L’harmattan, 2013
[1] Les maladies simples sont dues à des causes naturelles: l'alimentation, le froid, un accident, on y retrouve donc des pathologies comme le rhume, les fièvres .... Elles peuvent être bénignes ou graves et se manifestent par des symptômes facilement identifiables. La prise en charge de ces maladies repose sur l'environnement familial et plus spécialement l'entourage féminin. On se rend chez le thérapeute traditionnel lorsque le savoir familial se trouve inefficace.
[1] Les maladies obscures résultent d'une cause non naturelle inexpliquée. La population les croit d'origine magico-religieuses, causées soit par des puissances surnaturelles soit par l'Homme.
[1] JUHÉ-BEAULATON Dominique, LAINÉ Agnès, Processus d’acquisition et de transmission des ressources thérapeutiques africaines dans les sources européennes du XVIIe au XIXe siècle, in: Outre mers, 2005, 93, p.47-78.
[1] CF JUHÉ-BEAULATON
[1] « La médecine traditionnelle malgache est l'ensemble de toutes les connaissances et croyances, techniques de préparation et d'utilisation de substances, mesures et pratiques en usage, interventions de tout genre, explicables ou non à l'état actuel de la science, qui sont basées sur les fondements socio-culturels et religieux des collectivités malgaches, qui s'appuient par ailleurs sur les expériences vécues et les observations transmises de génération en génération, oralement ou par écrit, et qui servent à diagnostiquer, prévenir, ou éliminer un déséquilibre du bien-être physique, mental, social ou spirituel ». (Dr Philibert, chef de service 2003)
[1] Ceux-ci ne trouvant plus de main-d’oeuvre en Amérique après l’extermination des Amérindiens, ont déporté des millions d’Africains en recouvrant aux circuits de la traite négrière. Ces esclaves ont importé dans le « Nouveau Monde » des pathogènes inédits : la fièvre jaune et le paludisme.
[1] CHARTIER Claire, « Quand les grandes épidémies dictaient la géopolitique », in: L’express, 26 mars 2020
[1] L’expression « médecine traditionnelle » est généralement utilisée au singulier, par souci de commodité. Ce terme fait cependant référence à une pluralité de pratiques, comme la « biomédecine », qui, bien que mettant en avant des caractéristiques uniques et universelles est réinterprétée et s’adapte à la société locale et surtout aux moyens disponibles pour la pratiquer.
[1] Il s’agit de traitement fondé sur les extraits de plantes et les principes actifs naturels. CF RAKOTOMALALA M, « Transformations du politique et pluralité thérapeutique », Journal des anthropologues, n°88-89, 2002 p. 41-52.
[1] Association nationale des tradipraticiens de madagascar
[1] CF LEFEVRE
[1] Depuis les recommandations de l’OMS formulées dans la déclaration d’Alma-Ata de 1978, de nombreux pays en Afrique ont mis en place des dynamiques de reconnaissance de la médecine traditionnelle et de ses praticiens. À Madagascar, suivant ces recommandations internationales, le gouvernement a engagé des réformes, depuis une quinzaine d’années, visant à réglementer les pratiques de soins non conventionnelles bien présentes et largement utilisées par les individus dans le pays. L’ANTM certifiée et reconnue par les politiques locales a pour objectif d’éradiquer la pratique illicite de la médecine traditionnelle qui « nuit » à l’image des tradipraticiens et à la santé publique.
[1] Didier, Pierrine. « Valorisation de la médecine traditionnelle à Madagascar : place des tradipraticiens dans les recherches et formations sur les plantes médicinales », Autrepart, vol. 81, no. 1, 2017, pp. 159-172.
[5] CF DIDIER
[6] CF article Jeune Afrique: https://www.jeuneafrique.com/1047108/societe/coronavirus-loms-encourage-la-recherche-africaine-sur-les-medecines-naturelles/
Consulté le 24/03/2021
[7] CF article France Info: https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/madagascar/l-oms-ouvre-la-voie-a-la-medecine-traditionnelle-africaine_4113565.html
Consulté le 24/03/2021
[8] CF article Le Figaro: https://www.lefigaro.fr/sciences/covid-19-en-afrique-l-oms-encourage-la-recherche-sur-les-medecines-naturelles-20200919
Consulté le 24/03/2021
[9] MONNIER Jehanne-Emmanuelle, La médecine comme vecteur des recompositions de l’océan Indien au XIXe siècle, in: Outre-Mers. Revue d’histoire, t.107, N°402-403, 2019, p.41