NewVo fait le portrait : Régis Hounkpè
1- Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis Régis HOUNKPE, d’origine béninoise, Fondateur et Directeur exécutif d’InterGlobe Conseils. Après une formation supérieure en diplomatie et relations internationales à Paris, j’ai naturellement opté pour les métiers à l’international.En réalité, j’ai toujours été fasciné et interpellé par les rapports et relations entre les États dans le monde, la coopération internationale, les causes des instabilités géopolitiques et les grandes figures politiques. C’était naturel que je donne la priorité aux opportunités professionnelles liées à cet environnement politique et international.
J’ai été attaché parlementaire pendant trois ans, chargé de mission à l’international pour des réseaux français mais aussi analyste géopolitique pour des cabinets-conseil en Afrique centrale et occidentale. J’ai ainsi travaillé à Cotonou, Dakar, Libreville, Tanger et Agadir, Pointe-Noire et Brazzaville. L’Afrique m’est seulement apparue comme le continent de tous les possibles mais aussi celui des expertises les plus innovantes en matière de management public et de renforcement de compréhension des enjeux internationaux, en évitant les écueils rencontrés sur d’autres parties du globe.
Tout ceci m’a conforté dans l’idée qu’une structure puisse s’emparer de ces divers domaines et m’inspirant des modèles anglo-saxons des cabinets-conseils dédiés à l’expertise publique et internationale, j’ai créé en 2010 InterGlobe Conseils. Au tropisme africain et de dimension internationale, le cabinet est spécialisé en expertise géopolitique, coopération internationale, stratégie d’influence et communication politique.
2- Parlez-nous de votre cabinet tourné vers l’Afrique ?
Avec la crise économique mondiale et la recherche de nouveaux relais de croissance pour les puissances développées, la destination « Afrique » connait un regain d’attention pour les investisseurs, coopérants et même des particuliers. Cet amour soudain n’est en rien philanthropique et je trouve cela plutôt normal car la compétition internationale désigne ainsi l’Afrique comme un pôle attractif. Je pense que l’Afrique et ceux qui la construisent au quotidien, c’est-à-dire, les décideurs publics et politiques, la société civile et sa bouillante et énergique jeunesse doivent en priorité s’impliquer et être en première ligne de ce renouveau. C’est tout l’objectif conceptuel et politique de mon cabinet, remettre l’Afrique au cœur des décisions internationales.
Si je définis l’Afrique comme le biotope de mes activités de conseils, je ne la déconnecte pas des dynamiques internationales. C’est en favorisant une réelle intégration africaine, la promotion de sociétés civiles fortes, la paix et la sécurité, que l’Afrique sera, en dépit des freins et lourdeurs que je ne nie nullement, un acteur incontournable des relations internationales. InterGlobe Conseils travaille ainsi à fédérer toutes ses exigences, proposant ainsi aux collectivités locales, entreprises, institutions internationales des outils méthodologiques en matière d’expertise géopolitique et de veille stratégique. Pour les décideurs africains, nous proposons également des stratégies de communication politique et nous renforçons leur image à l’international. Le cabinet est basé à Paris et au Bénin et nous disposons d’antennes à Dakar et Montréal.
3- Quels sont vos engagements citoyens en France ou ailleurs ?
L’action publique, ces dernières années, a montré les limites du politique. Le citoyen a aujourd’hui les moyens d’agir sur son quotidien et à cet effet, j’ai toujours eu des engagements solidaires et intellectuels. Je suis responsable dans deux associations de solidarité internationale (Altern’Activ et Irénicashé) et j’agis sur les secteurs du développement durable et de l’éducation. Nous avons été à l’origine de voyages d’étudiants et de particuliers français qui sont partis explorer le Bénin rural et ont eu des actions dans l’éducation, la santé ou encore l’agro-pastoral.
J’ai également pris un engagement naissant d’un think tank, « Sous l’Arbre A Palabres », cercle international de réflexions et d’actions à vocation africaine qui a pour but de produire, de diffuser et d’agir en matière de renforcement de la citoyenneté et du rôle de la société civile dans le champ public et politique. « Sous l’Arbre A Palabres » fera émerger et promouvoir la coopération sud-sud et participera à la réalité de l’intégration africaine. Finalement, tout me rattrape : de mes objectifs professionnels à mes engagements citoyens, il y a très peu d’écart.
4- Que pensez-vous des futures élections et des candidats au Bénin ?
Le Bénin a la réputation d’être un pays stable au processus de démocratisation plutôt encourageant. Vu de l’extérieur, les impressions sont plutôt bonnes, surtout en considérant les instabilités politiques de la sous-région et du continent. Je déplore le nombre surélevé de candidats, 33 pour le premier tour pour un pays d’à peine 10 millions d’âmes. C’est peut être le signe de la vitalité démocratique et des engagements politiques mais les offres politiques et les projets de société sont assez rares face aux enjeux de la pauvreté, de la lutte contre la pauvreté, la précarité énergétique, ou de sécurité à nos frontières.
Pour cette élection dont le premier tour aura finalement lieu le 6 mars, il faut tout de même reconnaître que certains candidats sortent du lot, et au-delà de l’enthousiasme partisan, s’engagent à apporter des solutions sociales et économiques mais aussi sur la paix et la sécurité. Je regrette qu’il n’y ait pas de véritables débats contradictoires entre les candidats.
Tant de sujets auraient pu être disséqués : la santé, la condition des femmes, l’emploi des jeunes, les services, la révolution numérique, le développement durable ou encore la diplomatie et l’intégration africaine. Si cette année, l’essentiel est préservé en termes de paix, j’espère que les années électorales prochaines serviront à projeter le Bénin de 2030.
Sources : http://newvoradio.fr/newvo-fait-le-portrait-regis-hounkpe/